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Le crepis sancta

Le Crepis sancta, “né” au pied de la tour Magne

Son nom d’usage ne dit rien de son histoire pourtant c’est bien à Nîmes, au pied de la tour Magne, que cette plante fut décrite pour la première fois par le botaniste montpelliérain Antoine Gouan à la fin du XVIIIe siècle. On l’appelait alors Pterotheca nemausensis, Andryala nemausensis ou encore Crepis nemausensis

Cette plante commune, qu’on confond parfois avec un pissenlit et qui pousse partout dans les campagnes et dans les villes, fait pourtant la preuve en se reproduisant du « génie végétal » cher à la botaniste nîmoise Véronique Mure. Quant à ses jeunes feuilles en rosettes, elles font pour les amateurs une excellente salade baptisée… salade de Nîmes !

Carte d’identité 

  • Nom scientifique : Crepis sancta
  • Noms communs : Ptérothèque de Nîmes, Crépide de Nîmes, Crépide de Terre Sainte, Crépis saint, Herbe rousse, Engraisse-mouton, Salade de lièvre…
  • Famille : Astéracées
  • Type biologique : annuelle
  • Floraison : de mars à mai
  • Taille : de 5 à 30 cm
  • Couleur des fleurs : jaune à ocre
  • Milieux : campagne, vignes, espaces urbanisés… partout !
  • Particularité : les jeunes feuilles en rosettes sont comestibles
  • Situation : le Crepis sancta est présent sur tout le territoire de Nîmes Métropole

Comment le Crepis sancta assure sa descendance…

« Quand on évoque le Crepis sancta, le premier intérêt pour nous Nîmois, c’est bien sûr de dire que cette plante a été décrite pour la première fois ici », commence Véronique Mure. Pas rien en effet d’imaginer que le nom de la ville circulait alors dans les herbiers… Mais l’autre intérêt pour la botaniste, l’intérêt qui prouve les ressources infinies du monde végétal, c’est sa capacité d’adapter sa reproduction au milieu dans lequel elle se trouve. « C’est une plante qui produit deux sortes d’akènes (fruits contenant une seule graine). Au sommet de l'inflorescence, ils sont légers, plumeux et seront facilement transportés au loin, sur les côtés, ils sont plus lourds et tomberont “à ses pieds”.

C’est le cas quand elle se trouve dans un milieu complètement minéral, comme si la plante avait compris que le seul endroit pour sécuriser sa descendance, l’endroit le plus sûr, c’est à ses pieds. Dans les milieux ruraux, plus “faciles” pour la reproduction, c’est le vent qui emportera les akènes.

C’est la preuve flagrante de l’adaptation des plantes et c’est sur ces capacités-là qu’il faut leur faire confiance pour reconquérir le milieu urbain parce qu’on en a besoin.

Il y a un génie végétal auquel il faudrait être plus attentif. On peut en tout cas y penser en observant le Crepis sancta partout, à la campagne, sur les bords de trottoir, dans les friches… »

Véronique Mure est Nîmoise et botaniste libérale. Outre son activité de conseil, elle enseigne à l’École nationale supérieure du paysage à Marseille et à l’Université du temps libre (CADREF) à Nîmes. Ce qu’elle aime surtout, c’est raconter des histoires pour recréer du lien entre les plantes et les hommes. Évasion botanique, son dernier ouvrage paru en 2021 aux éditions Atelier Baie et François Fontès, est un éloge à cet univers végétal qui la passionne depuis plus de trente ans.

Balade découverte avec l’Œil vert

L’Œil vert est une association d’éducation à l’environnement, à la culture et au patrimoine. Elle propose des balades découverte de la biodiversité et plus particulièrement de la flore du territoire, notamment dans le bois de Lens, et des initiations pour savoir reconnaître les plantes comestibles dont fait partie le Crepis sancta.