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Le castor
Le castor, sauvé par un Gardois
Il coule des jours heureux dans les rivières gardoises mais le castor d’Europe a bien failli disparaître… Pourchassé par l’homme à partir du XIIe siècle pour sa fourrure, sa chair et surtout le castoréum, sécrétion huileuse utilisé pour la fabrication de médicaments et de parfums, son éradication est presque totale au début du XXe siècle. Il ne reste qu’une centaine de castors en France. Une situation qui désespère Galien Mingaud, né à Saint-Jean-du-Gard et conservateur du musée d’histoire naturelle de Nîmes. Son combat pour la défense du castor va permettre qu’à partir de 1909, un arrêté préfectoral interdise chaque année de le chasser. Une chance pour les castors gardois qu’on estime aujourd’hui à 2500.
Carte d’identité
- Nom scientifique : Castor fiber
- Nom commun : Castor d’Europe
- Famille : Castoridés
- Taille : 80 à 100 cm dont 25-35 cm de queue
- Poids : 300-500 g à la naissance, 11 à 30 kg adulte
- Queue : 13 à 16 cm de large, aplatie, poils à la base et 2/3 d’écailles
- Pelage : dense, brun avec des reflets roux
- Régime : herbivore
- Mode de vie : monogame
- Habitat : ripisylves, écosystèmes aquatiques du territoire sur les bords du Gardon, de la Cèze et de l’Ardèche.
Une vie de famille tranquille
Gardon, Cèze, Ardèche… le castor vit au bord des rivières où il s’installe en famille. Un mâle et une femelle, fidèles entre eux et au site, choisissent un territoire qu’ils marquent grâce au castoréum odorant et défendent contre les intrus. Ils ont un ou deux petits par an qui vivent avec leurs parents pendant deux ans avant de partir en quête d’un territoire libre pour y créer à leur tour une famille. « Grâce à l’observation des traces, on estime qu’il y a deux castors par kilomètre donc 2000 à 2500 castors dans le Gard. Nous sommes presque à saturation d’accueil », explique Gilles Larnac.
Le castor est un animal nocturne et, contrairement aux convictions de Pline l’Ancien, naturaliste romain du Ier siècle, qui affirmait que le castor vidait les lacs et les rivières de leurs poissons et batraciens et même qu’il attaquait les hommes en mordant un membre qu’il ne lâchait que quand il entendait les os se briser, il est herbivore. Il mange les plantes aquatiques et coupe les arbres mais pas de construction spectaculaire sur le territoire, le castor n’est bâtisseur qu’en cas de nécessité et les berges gardoises et le niveau d’eau lui conviennent. « C’est pour cela qu’il faut continuer à préserver les écosystèmes aquatiques», ajoute Gilles Larnac.
Même s’il vit la nuit, on peut le découvrir lors de balades, toujours accompagnées, et apprendre à le différencier du ragondin, son cousin d’Amérique du Sud. Un indice ? L’un des deux a une queue de rat…
Gilles Larnac est né à Vers-Pont-du-Gard et s’est intéressé très tôt aux milieux aquatiques des bords du Gardon. Chargé de mission patrimoine naturel au Conseil départemental du Gard, il est président de l’association Pile Poil de protection, d’information et d’étude des mammifères sauvages, spécialisée sur le castor. Gilles Larnac est l’auteur du livre Le Castor, Petits secrets d’un patrimoine oublié publié il y a une dizaine d’années et préfacé par Laurent Ballestra, photographe animalier. Il anime des balades d’observation des castors.
La Maison du Castor pour tout savoir
Ouverte à l’été 2021 et créée par le Syndicat mixte des gorges du Gardon, la Maison du Castor est la destination idéale pour tout savoir sur la vie de l’espèce le long des berges du Gardon. Espace ludo-pédagogique, espace détente et théâtre de verdure, le site propose des visites guidées sur les traces de l’animal emblème des gorges du Gardon.
Maison du Castor, 2, route de Nîmes à Collias.
Tél. 04 48 27 08 60 - maisonducastor[at]gorgesdugardon.fr - Site Maison du Castor